HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Pourquoi Lidl et Aldi n’ont étrangement pas profité de l’inflation alimentaire

By |April 15th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le phénomène surprend à première vue. Alors que les prix des produits de grande consommation ont enregistré une hausse de 20 % sur deux ans, les enseignes qui ont la réputation d'être les moins chères n'ont pas progressé. La part de marché de celles qui ne veulent plus être appelées « hard discounters » et que les panélistes rangent dans la catégorie des « enseignes à dominante marques propres » n'a pas progressé l'an passé en France. Lidl, Aldi et consorts, qui vendent à 80 % des produits à leurs marques, stagnent au niveau des 13,2 % selon l'institut Circana. Coût de la matière première Mi-mars 2024, Kantar pointait, de son côté, Aldi à 2,8 % de part de marché, en baisse de 0,1 point, Lidl à 7,7 %, avec la même érosion, et Netto, le réseau du groupement des Mousquetaires, stable à 0,8 %. LIRE AUSSI : Comment Leclerc creuse l'écart avec Intermarché, Carrefour, Auchan ou Lidl En Allemagne, Lidl et Aldi vainqueurs par KO des années d'inflation Emily Mayer, analyste en chef chez Circana, avance l'hypothèse que les clients des discounters, déjà à la recherche des prix les plus bas avant la crise inflationniste, se sont plus serré la ceinture que la moyenne des clients des grandes surfaces alimentaires. La plupart des observateurs mettent en avant une autre raison. Les prix ont progressé davantage en 2023 chez les discounters :  +14 % contre +10 % dans les autres magasins. Par construction, les marques de distributeur n'intègrent pas dans leurs prix les frais de marketing des marques nationales. Pas besoin de leur faire de la publicité puisqu'elles ne sont vendues que dans l'enseigne qui les fait fabriquer. Le tarif d'un produit Lidl se construit sur les coûts des matières premières et de la fabrication, ceux qui ont explosé avec la guerre en Ukraine. Moins d'ouvertures Autre explication encore : les enseignes généralistes ont mis le paquet sur leurs gammes premiers prix, comme Eco + chez Leclerc, qui se sont retrouvées moins chères que les marques des discounters. Circana met aussi en avant le fait que Lidl et Aldi ont ouvert moins de magasins. Le serpent se mord la queue. Chez Lidl, on confirme avoir mis la pédale douce sur l'expansion. L'enseigne tenait un rythme de 30 à 40 ouvertures par an, qui est retombé à une dizaine en 2023. « Nous avons dû investir dans les prix, donc nous avons coupé dans nos dépenses d'investissement, les ouvertures mais aussi la publicité », explique une porte-parole. Lidl était devenu le premier annonceur à la télévision devant Renault. LIRE AUSSI : Tesco : les recettes du « premier de la classe » pour contrer les assauts de Lidl et Aldi Après avoir été contraint de monter ses prix fin 2022 et début 2023, le « soft discounter » allemand a entrepris de les rabaisser sur 1.000 produits (dans un assortiment de 2.500 références en moyenne) mi-2023. La réaction de Lidl montre à la fois les causes des difficultés des derniers mois et les portes de sortie de crise. Pour contrer Leclerc et son Eco +, Lidl a lancé pour la première fois de son histoire une gamme de produits premiers prix reconnaissables à leur emballage minimaliste. La contre-offensive commence à payer. Gaëlle Le Floch, analyste en chef chez Kantar, pointe que dans le dernier relevé mensuel des parts de marché, publié le 3 avril, Lidl est reparti de l'avant avec un gain de 0,2 point. « Cette reprise s'explique par l'amélioration du niveau de fidélité dynamisée par la fréquence d'achat », commente-t-elle. Dans le même temps, Leclerc a encore gagné un point… Le combat est âpre. Clientèle modeste Du côté d'Aldi, le sur-place de la part de marché surprend d'autant plus que le groupe allemand a racheté plus de 500 magasins Leader Price fin 2020 et couvre désormais l'ensemble du territoire avec plus de 1.300 points de vente. « L'inflation des matières premières a eu un impact plus important sur les marques de distributeur que sur les marques classiques », confirme un porte-parole. « La clientèle d'Aldi est modeste et elle est la première à souffrir de l'inflation, ce qui l'amène à déconsommer davantage », ajoute-t-il, recoupant l'analyse de Circana. Aldi ne se décourage pas et projette une centaine de nouvelles ouvertures. A l'ombre des frères ennemis allemands Lidl et Aldi, le petit français Netto, enseigne soeur d'Intermarché, a vu son chiffre d'affaires grimper de 16 % en 2023. Il mise sur une offre plus large que celle des discounters allemands avec 4.000 références et des tarifs de ses marques propres tirés vers le bas par les 56 usines du groupement des Mousquetaires. Le réseau Netto a poursuivi son expansion avec 65 nouveaux points de vente l'an passé et un objectif de 550 unités en 2027 (contre 330 en 2023). Lidl va aussi reprendre son rythme habituel d'expansion. Les discounters ont perdu la bataille de l'inflation mais n'ont pas encore perdu la guerre des prix.

French Tech : l’étonnante renaissance des dirigeables

By |April 15th, 2024|Categories: Scoop.it|

Innover, cela revient parfois à s'inspirer du passé. HyLight ne dira pas le contraire. Née en 2022, cette jeune pousse fondée par Martin Bocken, Thomas Laporte et Josef Rokusek met au point un drone dirigeable dédié à l'inspection aérienne. Mais pas question de copier les gigas modèles qui fleurissaient dans l'entre-deux-guerres et dont l'activité s'est stoppée après le crash de l'Hindenburg en 1937 (36 morts) et les progrès concomitants de l'industrie aéronautique.  L'engin de HyLight mesure 12 mètres de long et 2 mètres de large. Il se déplace grâce à une pile à hydrogène et permet de survoler les lignes électriques, gazoducs, pipelines ou chemins de fer. « L'intérêt, c'est d'aller très lentement pendant les opérations », explique Martin Bocken. Le dirigeable est capable de voler pendant 10 heures d'affilée et de parcourir 350 kilomètres. Bardé de capteurs et de caméras, il apporte « de la précision au millimètre », vante le dirigeant. De quoi aider les entreprises à détecter des problèmes techniques sur des infrastructures ou des fuites de méthane. « C'est un produit compliqué à développer. Il y a beaucoup d'étapes à valider et il faut une certification », admet Martin Bocken. Pour accélérer le tempo, HyLight vient de lever 3,7 millions d'euros auprès du Y Combinator, le célèbre incubateur de San Francisco, ainsi que de Ring Capital, Kima Ventures, Collaborative Fund et Marc Tarpenning, l'un des cofondateurs de Tesla. Transport de pales d'éoliennes Le secteur du dirigeable connaît une étonnante renaissance en France. La start-up la plus célèbre est Flying Whales, qui a fait son entrée dans le Next40 en 2023 et compte de gros investisseurs à son capital (Air Liquide, Groupe ADP, Société Générale Assurances, Bpifrance via le fonds French Tech Souveraineté, etc). Flying Whales conçoit une « baleine volante » de 200 mètres de long dotée d'une capacité d'emport… de 60 tonnes ! « Un des secteurs phares avec lequel nous travaillerons, ce sera l'énergie. Nous serons, par exemple, capables de transporter des pales d'éoliennes. L'engin pourra aussi déplacer du matériel spatial, des containers ou du matériel d'urgence humanitaire », énumère Romain Schalck, son responsable de la communication. LIRE AUSSI : Décarbonés, silencieux, les dirigeables bientôt de retour dans le ciel En octobre 2023, la société a subi une déconvenue quand l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd) a rendu un avis défavorable concernant la construction de sa première usine à Laruscade (Gironde) sur un site de 70 hectares. Flying Whales est en train de revoir sa copie pour obtenir le feu vert du préfet. « L'objectif, c'est que les travaux débutent avant la fin de l'année », glisse Romain Schalck. Un autre projet original vient de voir le jour : Aéronde. La start-up, qui a remporté le concours d'innovation i-Lab et est soutenue par le plan France 2030 via l'appel à projets sur les aéronefs bas-carbone, développe un dirigeable en forme de donut avec trois propulseurs, équipé chacun de deux batteries électriques. La jeune pousse a réalisé son premier vol le 15 décembre 2023 à l'aérodrome Grenoble - Le Versoud.

‘You can’t cheat the fundamentals’: Why Prime has been reduced to the bargain bin

By |April 15th, 2024|Categories: Scoop.it|

While the energy drink category is very established, the way Prime, led by Logan Paul and KSI, built its brand is fairly novel, says Paul Bailey, brand strategy director at agency Halo. “Traditionally, businesses design the product, then find an audience for the product, and then sell the product,” he says, “Basically, what these kinds of new creators are doing is building an audience and building a brand for themselves, and then they’re just deciding, what products can we sell through this?” He predicts that this new kind of brand building, done by influencers, will only gain in popularity, citing MrBeast’s Burgers, a fast-food delivery model, created by the YouTuber MrBeast. Brands like this are likely to follow a similar cycle in gaining immense popularity before “dying again very quickly.” “For the likes of Logan Paul and KSI, the brand that matters is their own brand, they’re not really going to be damaged by Prime not selling anymore. They’ve made a fortune out of it,” he says, adding the influencers will likely just “move onto the next thing”. While the rise (and fall) of brands like Prime might seem almost meteoric to onlookers, Bailey says it’s important to remember these influencers have been building up their own brands for years and even decades, allowing them to launch off that. Steady wins the race The way that Prime has performed as a brand is novel, in that it has been built on TikTok and other digital platforms, but, speaking to Marketing Week Jon Evans, chief customer officer of System1 and host of the Uncensored CMO podcast, says that it follows an “exaggerated” version of a trend that has occurred many times before. Evans spent many years working in FMCG, and specifically soft drink marketing, working at Lucozade and Britvic. He cites research he did while at Britvic, which looked at the 20 most successful soft drink launches of the last decade. That research found that more than half of those launches saw their sales decline in the second year after launch. “What seems to happen is you get this big level of interest in new products, particularly from supermarkets where they want to stock the new thing. Then what happens is they basically launch too early so there’s no awareness yet, they haven’t built up a consumer base yet,” Evans says. New product launches fail because they aren’t given the time to grow “The rate of sale tends to be quite low, and then a year later, the next new thing comes out and it replaces the thing that was there.” Social media has just acted as an accelerant to that trend in the case of Prime, he argues, meaning the drop off as reported in NIQ figures is just a more exaggerated version of that. He contrasts that bell-curve-like model of growth (of sharp growth in year one followed by decline) with the approach that Red Bull took at launch. “What they did is they started in a small part of the market first, they proved the concept,” Evans says. “And then they expanded gradually over time into new channels and to a bigger audience. But they did it in a very controlled way, and they also committed to it over a long period of time. They didn’t just do a big launch and then move on to the next thing.” Being in it for the long term The distribution strategy of Prime drove the price up for the drink, as its lack of availability meant many were prepared to pay a premium to get their hands on the drink, says Bailey. “It was almost like a weird luxury good for kids,” he says. “Luxury brands, their pricing strategy and their distribution strategy is to make it really hard to get and make it really expensive, and [Prime] almost followed that model.” However, unless the product lives up to its pricing, driving repeat purchase is extremely difficult, he notes. Therefore, established brands shouldn’t be worried about the likes of Prime in the medium to long term, he says. Brands seeing a decline in sales in year two doesn’t necessarily equate to terminal decline, says Evans, but it will take “a lot of money and a lot of patience” to make it work. You can’t cheat the fundamentals. Jon Evans, System1 He points to the example of Coke Zero which saw sales decline in year two after a massive launch. After a lot of effort, investment and consistency, the Coca-Cola Company did manage to firmly establish the brand. For Prime and its owner KSI and Logan Paul, Evans comments: “I’m not sure they’ve got the appetite to spend the money to recover the position they’re in.” For marketers looking to take a cautionary tale from Prime’s decline, Evans says to “beware the fad”. Marketers taking a lesson from this should look to double-down on “the fundamentals” of “availability, building brand awareness, being priced right and having a good proposition”. “You can’t cheat the fundamentals. You can cheat maybe for a short time as they have, but long term, you can’t cheat the fundamentals,” Evans says.

Google veut rectifier le tir dans l’IA

By |April 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

2.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Ce seuil franchi vendredi par Alphabet, la maison-mère de Google, en séance, a comme un air de revanche pour le géant américain, du moins d'un strict point de vue boursier. Car depuis l'arrivée de ChatGPT fin 2022 et après plusieurs couacs, Google cherche encore à rectifier le tir dans l'IA, face à OpenAI, Microsoft et Meta, alors que l'IA générative menace d'ébranler le quasi-monopole qu'il détient sur la recherche en ligne. Sur le papier, pourtant, Google était bien positionné. Mieux : c'est lui qui a créé l'architecture dite Transformer sur laquelle repose GPT, le modèle d'OpenAI. « Nous sommes une entreprise AI-first depuis 2016 », racontait récemment Sundar Pichai, dans un post de blog. Voilà des années en effet que l'IA irrigue ses produits, comme le moteur de recherche, YouTube, Gmail, ou ses produits publicitaires pour les annonceurs. En matière de recherche, « cela fait quinze ans que Google travaille dans le machine learning et treize ans pour le deep learning », raconte aussi une figure scientifique du secteur. Dans la bataille pour l'IA, Google détient deux autres avantages clé : un pool de talents et des ressources informatiques énormes, sans commune mesure avec celles des start-up, y compris OpenAI. Or malgré ces forces, Google a enchaîné les déconvenues. Maux plus profonds En février 2023, Google vit un premier « bad buzz » lorsque Bard, sa riposte à ChatGPT, fait une erreur factuelle au moment même où le robot est présenté à des journalistes. Rien d'anormal dans le monde des chatbots et des LLM qui « hallucinent » souvent. Mais Google perd malgré tout 100 milliards de dollars de capitalisation boursière dans la foulée. LIRE AUSSI : INTERVIEW - « L'IA va bouleverser tous les secteurs » affirme le patron de Google Quelques mois plus tard, Gemini succède à Bard. Le nouveau modèle intègre une fonctionnalité de génération d'images. Mais Google doit vite interrompre l'outil, après avoir produit des images factuellement fausses - par exemple, des soldats allemands nazis à la peau noire. « Il est clair que cette fonctionnalité a loupé son but. Certaines des images générées sont fausses voire offensives », reconnaît alors Google, dans des excuses publiques. Accidents isolés, ou manifestations de maux plus profonds ? Le poids de Google attire nécessairement plus d'attention médiatique, créant un effet « loupe ». Mais selon une enquête récente du « Financial Times », ces « ratés » seraient aussi dus à des problèmes organisationnels, chez ce géant de 182.000 salariés. Google y est décrit comme une succession « d'Etats dans l'Etat », où chaque division cherche à améliorer les produits (Gmail, YouTube etc.) avec de l'innovation incrémentale - au détriment d'une grande stratégie d'innovation globale et plus agressive. C'est d'ailleurs pour cela qu'au printemps 2023, Google a fusionné les équipes de DeepMind, son laboratoire de recherche en IA installé à Londres, avec celles de Google Brain, installées en Californie. A l'époque, Sundar Pichai lui-même reconnaissait en creux le problème. « Il faut que nous travaillions plus vite, avec une collaboration et une exécution renforcée, et que nous simplifions notre prise de décisions, pour se concentrer sur ce qui permet d'avoir le plus gros impact », expliquait alors le patron. La méthode des petits pas Dans cette réorganisation, Sundar Pichai aurait repris en main personnellement le sujet de l'IA générative, parallèlement à ses fonctions de PDG, selon le « Financial Times ». Or le patron est réputé pour être prudent et chercher le consensus. Une méthode qui tranche avec la rapidité et l'agressivité d'OpenAI et de Microsoft, qui a investi plus de 10 milliards de dollars dans la start-up et a même failli recruter Sam Altman lors de la crise de gouvernance de l'automne 2023. « Open AI a été extrêmement focus. Ils ont mis tous leurs oeufs dans le même panier, pour construire un modèle plus gros et sur un plus gros Transformer. Il y a eu une prise de risque technique, que personne d'autre n'a faite », décrypte un ancien de Meta. LIRE AUSSI : PORTRAIT - Sundar Pichai, la prudence aux commandes « Un géant de la tech ne peut pas prendre les mêmes risques qu'une start-up », résume le patron d'un grand laboratoire en IA. Pour Google, ses milliards d'utilisateurs, sa capitalisation à Wall Street et la pression des régulateurs (un procès antitrust contre lui est en cours aux Etats-Unis) signifient que chaque erreur peut lui être fatale. Dans ce contexte, Google avance à petits pas, notamment sur le Search. En mai, le groupe a lancé Search Generative Experience (SGE), une fonctionnalité gratuite qui permet de rajouter une couche d'IA générative sur certains résultats de recherche. Mais le nouvel outil a d'abord été testé, dans quelques pays, auprès d'utilisateurs volontaires. Contrairement à OpenAI qui n'hésite pas à lancer ses produits à grande échelle, quitte à les perfectionner après.

Les banques françaises continuent à réduire la voilure en Afrique

By |April 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

Deux départs en moins de deux ans. Au Maroc, l'annonce que Société Générale va bientôt céder sa filiale bancaire locale au groupe Saham intervient peu de temps après le retrait de la banque de proximité d'un autre géant bancaire français : fin 2022, Crédit Agricole SA (Casa) annonçait céder au groupe marocain Holmarcom 63,7 % de Crédit du Maroc , les 15 % restants devant lui être vendus dans les dix-huit mois suivants. Société Générale, comme ses concurrents, ne disparaît pas totalement du paysage, et prévoit un accord commercial avec Saham pour accompagner ses grands clients au Maroc. Reste que des grands acteurs français, seul BNP Paribas garde encore un réseau local fort avec sa filiale BMCI. Au total, BNP Paribas emploie près de 3.000 personnes dans le pays et y a réalisé l'an dernier, au travers de ses différents métiers, 325 millions d'euros de revenus. Prêt à prendre le relais L'exemple marocain illustre comment les banques françaises ont sensiblement réduit la voilure dans l'ensemble du continent. Plusieurs raisons se combinent, les établissements ayant tendance partout dans le monde à se recentrer sur leur continent ou leur pays d'origine pour des raisons d'efficacité et de maîtrise du risque. Dans le cas de la France, ces réalités industrielles se mêlent, sur le plan géopolitique, à une perte d'influence sur le continent africain. En face, des groupes financiers locaux se montrent prêts à prendre le relais, souvent avec la bénédiction des autorités locales. « Saham s'inscrit dans la direction tracée par Notre Auguste Roi, Que Dieu l'assiste, dont les stratégies successives mises en oeuvre invitent les entrepreneurs marocains à s'investir davantage dans l'économie du Royaume », a déclaré vendredi son président, Moulay Hafid Elalamy, dans un communiqué. Si le site web de Société Générale met encore en avant « une présence solide et historique en Afrique », l'heure est au repli. La banque s'est déjà retirée du Congo et du Tchad l'an dernier, cédant ses filiales à deux groupes bancaires panafricains, respectivement au gabonais BGFIBank et au burkinabé Coris. Les processus de vente sont en revanche toujours en cours en Guinée équatoriale, au Burkina Faso et au Mozambique. Dans le cas de la cession annoncée en Mauritanie, un nouveau processus est ouvert, car « les conditions suspensives n'ont pas été satisfaites », explique le groupe bancaire aux « Echos ». Encore des places fortes Alimentant des rumeurs de marché, une sortie de Tunisie n'est pas actée, le pays figurant à ce stade en revue stratégique. Parmi les autres pays où le groupe de la Défense opère toujours figurent l'Algérie, le Sénégal, ou le Cameroun. La Côte d'Ivoire est par ailleurs une pièce importante du dispositif, en tant que plateforme subsaharienne. BNP Paribas a également accéléré les cessions sur le continent africain. En 2023, le groupe a cédé ses activités au Sénégal et en Côte d'Ivoire. Le mouvement avait commencé dès 2020-2021 avec une succession de ventes dont la Tunisie, le Gabon, le Mali ou le Burkina. Outre le Maroc, le groupe reste présent en Algérie et en Afrique du Sud. Les grandes clientèles restent par ailleurs accompagnées en banque d'investissement. Le mouvement avait commencé plus tôt chez BPCE, qui conserve une présence en Algérie et à Djibouti. Au Crédit Agricole , enfin, c'est surtout la filiale égyptienne, avec 2.589 salariés, qui marque la présence du groupe en Afrique. Casa avait racheté 4,8 % du capital fin 2022, pour porter sa participation à 65,25 %.

Inaction climatique : une condamnation inédite de la Suisse

By |April 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a créé une double surprise ce mardi. Elle a d'abord rejeté la requête de plusieurs jeunes Portugais qui accusaient plusieurs Etats membres du Conseil de l'Europe d'« inaction climatique ». En revanche, elle a donné raison à une association de femmes âgées en Suisse qui accusaient l'Etat helvétique des mêmes griefs que leurs cadets portugais. Pourquoi une telle disparité de traitement ? L'affaire « Duarte Agostinho et autres » , qui concerne six jeunes ressortissants portugais, a été jugée irrecevable par la CEDH car la plainte visait 32 Etats, dont le Portugal. Or les requérants étant de nationalité portugaise, la Cour a estimé que la juridiction adéquate ne pouvait être, en première instance, que le Portugal seul, où aucune plainte préalable n'avait été déposée. Citoyenneté européenne « Les requérants n'ayant exercé aucune voie de droit disponible au Portugal pour faire valoir leurs griefs, il s'ensuit que le grief dirigé par les requérants contre le Portugal est également irrecevable pour non-épuisement des voies de recours interne », écrit la Cour dans le communiqué de presse qui accompagne sa décision. Par cette argumentation, la Cour réfute le caractère de citoyenneté européenne que les jeunes Portugais avaient voulu mettre en avant en saisissant directement la CEDH et en englobant plusieurs Etats dans leur plainte. LIRE AUSSI : ANALYSE - Cause climatique : quand les juges entrent dans la danse L'association de retraitées suisse a choisi une tout autre stratégie, manifestement davantage payante. L'association avait déposé un premier recours en Suisse en 2016, jugé irrecevable par les autorités helvétiques. La CEDH « constate que les juridictions suisses n'ont pas expliqué de façon convaincante pourquoi elles ont estimé qu'il n'y avait pas lieu d'examiner le bien-fondé des griefs de l'association requérante. Lesdites juridictions n'ont pas tenu compte des données scientifiques incontestables concernant le changement climatique ». Droit à la vie et à la santé De ce fait, « la Cour conclut que la Confédération suisse a manqué aux obligations que la Convention lui imposait relativement au changement climatique ». Elle pointe notamment « un manquement des autorités suisses à quantifier au moyen d'un budget carbone ou d'une autre manière, les limites nationales applicables aux émissions de gaz à effet de serre ». Une décision qualifiée de « scandaleuse » et d' « inacceptable » par l'UDC (Union démocratique du centre), le premier parti helvétique, qui a, dans la foulée, demandé que la Suisse quitte le Conseil de l'Europe. LIRE AUSSI : En cinq ans, le nombre de contentieux liés au climat a plus que doublé ENQUÊTE - La justice verte au secours de l'environnement Dans son jugement, la CEDH lie de manière explicite l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui consacre le droit à la vie, à la santé, au bien-être et à la qualité de vie, aux effets néfastes et graves du changement climatique. C'est en cela que la décision peut être qualifiée d'inédite. « Il existe une jurisprudence déjà importante qui fait le lien entre l'article 8 et les atteintes à l'environnement, comme les pollutions, les inondations, les catastrophes climatiques plus globalement. Mais c'est la première fois, au niveau de la Cour européenne des droits de l'homme, que le fait qu'un Etat ne prenne pas suffisamment de mesures contre le changement climatique soit jugé condamnable », analyse Sarah Becker, avocate associée du cabinet VingtRue, spécialisée en droit de l'environnement.

Encore un record de chaleur en mars, pour le dixième mois d’affilée

By |April 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

Les mois se succèdent et le mercure multiplie les records. Mars 2024 a été le plus chaud jamais enregistré à la surface de la Terre, avec une température moyenne 1,68 °C plus élevé qu'un mois de mars de l'ère préindustrielle, avant que les conséquences des émissions de gaz à effet de serre par les humains ne se fassent ressentir, a annoncé l'observatoire européen Copernicus . Cela fait dix mois d'affilée que les températures sont les plus élevées jamais enregistrées en moyenne dans le monde, avec 1,58 °C de plus par rapport au climat de l'ère préindustrielle. Juillet 2023 reste pour l'instant le mois le plus chaud jamais mesuré, l'année dernière ayant été marquée par le phénomène climatique El Niño, qui accentue le réchauffement et entraîne la multiplication des catastrophes naturelles. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - Comment le programme européen Copernicus est devenu incontournable DECRYPTAGE - Climat : 4 questions sur El Niño, le phénomène météo qui fait craindre le pire Cette succession de records de chaleur, avec un niveau de 1,58 °C au-dessus du climat de référence, se situe au-delà des limites de l'accord de Paris , qui vise un réchauffement inférieur à 1,5 °C. Néanmoins, il faudrait que ces anomalies soient relevées pendant « au moins vingt ans » d'affilée pour considérer le climat comme ayant atteint définitivement un tel seuil, précise Copernicus. Mais « nous sommes extraordinairement proches de cette limite et nous sommes déjà en sursis », a souligné Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique, auprès de l'AFP. Les océans en surchauffe Depuis un an, la température des océans, élément central pour réguler la température de la Terre, bat elle aussi record sur record. En mars 2024, la surface moyenne des océans s'élevait à 21,07 °C en moyenne, un record absolu . « C'est incroyablement inhabituel », relève Samantha Burgess. Cette surchauffe menace la vie marine et entraîne plus d'humidité dans l'atmosphère, synonyme de conditions météorologiques plus instables, comme des vents très violents et des pluies torrentielles. Elle réduit aussi l'absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers, puits de carbone qui emmagasinent 90 % de l'excès d'énergie issu de l'activité humaine.

L’eau, les rêves et nos cauchemars

By |April 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

La presse a révélé la semaine dernière une note de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) estimant que la « qualité sanitaire » de certaines eaux minérales n'était plus garantie. Des traces de pesticides et d'engrais de synthèse ont été relevées sur divers sites. L'émoi est considérable : à quoi bon acheter des bouteilles en plastique cent fois plus chères que l'eau de ville si elles posent davantage de risques pour notre santé ? Rappelons que l'eau dite « minérale », pour être vendue comme telle, doit être exempte de tout traitement (à l'exception de microfiltrations rudimentaires, sans incidence sur ses caractéristiques microbiologiques). Ses sources uniques, logées dans des géologies très particulières, sont censées la préserver des pollutions liées aux activités humaines. Marketing C'est d'ailleurs ce que les marques nous promettent à grand renfort de marketing : une eau millénaire, naturellement enrichie, venue des sommets des montagnes ou des profondeurs des volcans… Cette pureté intrinsèque la différencie de l'eau courante, issue de divers points de captage locaux (forages, cours d'eau, lacs…) puis traitée dans des usines dernier cri à coups de chlorure ferrique, de chaux, d'hypochlorite de sodium, de permanganate de potassium, de rayonnement UV et d'ionisation. LIRE AUSSI : Danone expérimente l'eau minérale en vrac avec Evian Voilà plusieurs années que les sociétés d'eau minérale s'inquiètent de la dégradation de leurs sources et tentent de la masquer. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, remis en juillet 2022 au gouvernement, concluait qu'au moins 30 % des marques d'eau en bouteille avaient recours à des traitements interdits par la réglementation, comme l'injection de sulfate de fer et de CO2. Autrement dit, les producteurs se trouvent désormais devant une alternative impossible : ne pas traiter au risque de produire une eau minérale non potable ; ou traiter au risque que l'eau « potabilisée » ne soit plus considérée comme minérale, et que les consommateurs, renouant avec le réseau d'eau public, préfèrent remplir leur gourde au robinet. Scandale métaphysique Au-delà des questions économiques (le marché français de l'eau en bouteille représente aujourd'hui 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires), le véritable scandale est donc moins sanitaire que métaphysique : nous entrons dans un monde où il n'existera plus d'eau naturellement saine. Même les sources les mieux cachées, les plus enfouies, sont désormais contaminées, essentiellement par des substances issues de l'agriculture chimique, et aussi par des polluants éternels fabriqués par l'industrie. Plus aucun lieu, plus aucune cavité, plus le moindre ruisselet n'échappent à notre empreinte. Plus jamais Manon ne boira l'eau qui jaillit entre les pierres sans une analyse complète des chlorures, nitrates, sulfates, nitrites et bactéries… Angoisses Voilà qui réveille les pires angoisses de notre imaginaire. Car l'eau n'est pas seulement la condition de toute vie. Elle symbolise la pureté. Gaston Bachelard, immense savant et épistémologue de la première moitié du XXe siècle, a ainsi décrit dans « L'Eau et les Rêves » comment « l'imagination matérielle trouve dans l'eau la matière pure par excellence ». Fées des sources, fontaines de jouvence, purifications sacrées, aspersions guérisseuses, métaphores de la fraîcheur, jusqu'à l'eau de la toilette matinale qui nettoie nos songes : la pureté de l'eau dépasse les simples conseils de l'hygiène. Elle reflète notre propre destin, plongé dans le fleuve d'un renouvellement perpétuel.

Le tramway avance à Paris mais n’a toujours pas « bouclé la boucle » après vingt-trois ans d’efforts

By |April 11th, 2024|Categories: Scoop.it|

Vingt-trois ans après les premiers coups de marteaux-piqueurs dans le sud de Paris, le tramway parisien de nouvelle génération n'est toujours pas parvenu à « boucler la boucle ». Mais il s'en rapproche de plus. C'est-à-dire faire le tour de la capitale, le long du tracé de 32 km desservi par l'ancien chemin de fer de Petite Ceinture, inauguré par tranches jusqu'en 1869 et abandonné depuis bien longtemps. Vendredi, élus de tous bords, le ministre des transports Patrice Vergriete et le patron de la RATP Jean Castex ont inauguré une extension supplémentaire de cette ligne de surface dans le nord-ouest de la capitale , entre les portes d'Asnières et Dauphine, soit sept stations et 3,2 km supplémentaires. 75 % du tour de Paris en tramway Ce qui permet de desservir 75 % du tour de Paris avec ce mode silencieux et tout électrique, remplaçant les bus diesels de l'ancienne ligne PC, créée en 1934. Et au passage, de continuer à limiter sérieusement la place de la voiture sur les boulevards des Maréchaux. LIRE AUSSI : Un nouveau tramway entre en service entre Paris et Orly RATP : pourquoi les comptes sont encore dans le rouge Un chantier de 200 millions d'euros, sans compter la facture de 9 nouvelles rames Alstom et de 50 embauches de conducteurs. La Mairie de Paris en a financé 60 %, la région 28 % et l'Etat le solde, grâce à un chèque de 28 millions d'euros issu d'un plan de relance européen. D'ores et déjà, chacun songe à la prochaine étape logique : les 4,5 km de lignes toujours manquants, entre la Porte Dauphine et le Pont du Garigliano, qui enjambe la Seine jusqu'au point de départ de l'actuelle ligne T3a. La plus ancienne, qui attend déjà ses nouvelles rames. Prochain schéma directeur A écouter les élus, tout le monde y est favorable à présent, même si rien n'est encore acté. « Ce projet est inscrit dans le nouveau schéma directeur d'aménagement de l'Ile-de-France, qui sera adopté en juin prochain », a indiqué Valérie Pécresse, la présidente de l'Ile-de-France. C'est après cette étape que la concertation locale pourra commencer, dans un XVIe arrondissement jusqu'alors plutôt réticent à l'idée de partager le bitume des Maréchaux. « Aujourd'hui, le tram est plébiscité : c'est le plus efficient de nos modes de transport, avec un taux de régularité proche de 100 %. Avec quelque 55.000 passagers supplémentaires quotidiens sur la nouvelle extension, la totalité de la ligne T3 va bientôt franchir le cap des 300.000 passagers par jour », détaille Jean Castex.

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